Zoom sur le burn-out parental

Lorsque notre ou nos enfants rencontrent des difficultés à l'école (échec scolaire, difficultés relationnelles, troubles dys, harcèlement, phobie et j'en passe) c'est toute la sphère familiale qui est impactée.

On parle souvent sur ce qu'ils traversent.

Et nous ? Ne devons-nous pas parler de nous avant de craquer ?

La pression est forte. L'école est obligatoire et nous ferons tout pour que zébrion puisse vivre sa scolarité sereinement,  sachant qu'il va y passer beaucoup de temps.

 

Mais voilà, les rendez-vous se succèdent (psychologue, orthophoniste, CMP, professeurs, AVS...) : un agenda de ministre !! ; sans compter qu'il faut tout de même être en mesure de mener à bien également le travail et le quotidien de la maison.

Et le regard des autres ?
 "Tu le protèges trop !", "Pourquoi tu te prends la tête ?!", "Parti comme ça, l'année va être dure pour toi !"...
Toutes ces petites phrases d'apparence anodines — mais en vérité, assassines — on se les prend de plein fouet en serrant les dents.

Pas facile pour l'entourage ou les amis de comprendre ce qui se passe derrière les fenêtres de nos maisons quand nous devons  gérer au quotidien les crises de pleurs de petit zèbre, ou ses crises de colère, les maux de ventre le matin, les devoirs interminables pour des résultats... passables dans le meilleur des cas.

 

Comment leur expliquer que oui, on peut souffrir à l'école ! Que non, il n'est pas capricieux et ne fait pas semblant d'être malade pour ne pas y aller !

 

Le couple aussi prend du plomb dans l'aile quand la vie à la maison est trop chargée en émotions !

Un gouffre d'incompréhension fait son apparition entre les parents : divergences d'opinions quant à la marche à suivre ou visions différentes de l'éducation... Ou tout simplement un ras-le-bol généralisé va venir  rajouter à la pression.

 

Épuisant aussi tous ces échanges avec le corps enseignant. Certains comprennent ou font l'effort d'essayer de comprendre les EIP, on peut espérer dans ces cas-là une prise en compte bienveillante des différences de nos têtes blondes.

Mais, malgré la couverture médiatique sur ce sujet de ces dernières années, beaucoup de parents sont encore trop souvent face à un mur quand on prononce le fameux "vous savez, mon enfant est précoce"...

Tant de préjugés et de clichés se cachent derrière ce sigle !!!

C'est encore compliqué de faire en sorte que les professeurs prennent en compte ces différences de fonctionnement. Pourtant il ne faudrait pas grand-chose pour que tout se passe bien (mais c'est un autre débat).

 

Nous ne sommes pas des machines, aussi il est très probable qu'à  un moment ou à un autre, la fatigue et l'épuisement se font trop sentir et que la moindre tâche à accomplir devient une montagne impossible à gravir !

Parfois même une envie de partir, seul(e), loin de tout ce marasme est notre unique pensée.

 

Pas de panique ! Cela ne fait pas de vous de mauvais parents, juste des êtres humains qui ont, comme tout le monde, un seuil de tolérance au stress à respecter avant l'explosion de la cocotte-minute.

 

Mon petit conseil, sortez de l'isolement !! Ne restez pas seuls face à tout ça.

Bien sûr, un café avec les ami(e)s ou les copines est toujours profitable pour la santé mentale, mais attention à leur incompréhension sur ce que vous vivez au quotidien.

 

C'est pourquoi se rendre à des cafés parents est salvateur. Rencontrer d'autres personnes qui vivent la même chose, qui ne vous prennent pas pour un(e) dingue quand vous racontez vos soirées épiques avec petit zèbre, est une sacrée bouffée d'oxygène !

 

Aux États-Unis, dans le cas de difficultés scolaires, on commence par prendre en charge  les parents.

Je suis bien d'accord avec ça ! C'est d'ailleurs de cette façon que je fonctionne, quand je prends un enfant en consultation, j'ai toujours un suivi très régulier avec les parents.

Comment voulez-vous être efficace si vous-mêmes n'êtes pas à l'aise dans vos baskets ? Faire descendre votre stress fera descendre celui de votre enfant également.

 

En résumé ne restez pas seul ! Faites-vous aider par des assos, des gens qui comprennent.

Et surtout soufflez ! Pensez à vous, une à deux petites heures rien que pour vous ne fera pas de vous un égoïste !

Isabelle Coisy